SPHYNGE
UNE IMAGE – UN MOT
Tête et buste de femme, corps de lion, ailes d’oiseau, qui est donc cette mystérieuse créature ?
Mais oui, vous l’avez reconnue, c’est elle qui a failli dévorer Œdipe !
Postée à l’entrée de la ville grecque de Thèbes, elle ne faisait qu’une bouchée des voyageurs qui ne savaient pas résoudre ses énigmes. Sphinx ou sphynge ? L’architecture et le mobilier se sont emparés de ce personnage aussi énigmatique que décoratif, dont les attributs féminins varient au fil du temps : la sphynge grecque a un buste animal, puis ses seins poussent franchement dans les représentations des XVIIe et XVIIIe siècles. Elle est mobile, pas du tout obligée, comme son lointain cousin d’Égypte, à rester sagement couchée les pattes allongées en parallèle, telle un chat qui veille…
Le sphinx égyptien, lui, fait la synthèse entre un corps de lion (le dieu solaire Rê, la force et la férocité) et la tête d’un homme, d’un bélier ou d’un faucon (le pharaon, l’intelligence). Il est le gardien des nécropoles royales. C’est lui qui est mis à la mode par le général Bonaparte à son retour d’Égypte. Un peu de virilité que diable ! Sauf que… les sculpteurs et les peintres n’en font qu’à leur tête, et les sphinx égyptiens à buste de femme existent aussi ! Allez voir au jardin des Tuileries…