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Publié le 10 décembre 2018

HLM

UNE IMAGE – UN MOT

Un mur de brique festonné de vigne vierge, une barrière basse délimitant un jardin, d’autres maisons identiques bordant une rue calme et verdoyante… Plus loin, d’autres maisons à la silhouette différente, des immeubles de 4 étages organisés autour de cours communes et de jardins intérieurs, les anciens bains-douches reconvertis, les écoles et le collège, le théâtre, etc. Ce mélange de différents types de logements et d’équipements dans un paysage végétalisé a été inventé au tout début du XXe siècle : c’est la cité-jardin, un modèle idéal bien ancré dans la réalité.

Il a d’abord été théorisé en 1902 par l’urbaniste anglais Ebenezer Howard (1859-1928), socialiste utopiste, dans son ouvrage Garden City of To-morrow, en réponse au développement incontrôlé des villes. En 1904, de retour d’un séjour en Angleterre à la demande du Musée social, le jeune journaliste Georges Benoît-Lévy (1880-1979) publie La Cité-jardin et favorise « l’importation » du concept en France. Soutenu par l’économiste Charles Gide, théoricien du coopératisme, il fonde la même année l’Association des cités-jardins.

Après la Première Guerre mondiale, de nombreuses cités-jardins vont sortir de terre, surtout à la périphérie des grandes villes (Lyon, Marseille, Reims, Strasbourg…), et tout particulièrement en région parisienne, sous l’impulsion de l’Office public des habitations à bon marché du département de la Seine et de son président, Henri Sellier (1883-1943), figure marquante de l’urbanisme de l’entre-deux guerres. Elles apportent une réponse aux problèmes chroniques de logement et d’hygiène que connaît le pays.

Devenues un patrimoine à préserver et un objet d’étude pour les urbanistes, les cités-jardins qui ont survécu jouent encore aujourd’hui avec bonheur leur rôle de poumon vert et sont réhabilitées dans un objectif de mixité sociale.

=> Pour aller plus loin…
Une exposition au Musée d’histoire Urbaine et Sociale de Suresnes (MUS) : « Les cités-jardins d’Île-de-France, une certaine idée du bonheur », jusqu’au 2 juin 2019.