Le tourisme en Algérie, une histoire coloniale oubliée
Le voyage en Algérie ? Un phénomène lié à la mode orientaliste dans les milieux artistiques et littéraires au XIXe siècle ? Bien plus… un fait culturel majeur qui a contribué à l’histoire sociale et économique de ce territoire colonial. Ce pan d’histoire oublié a été étudié par Arnaud Berthonnet et résumé dans un article grand public paru dans la revue Retrotourisme en février 2016, à lire ici dans son intégralité : Retrotourisme Algérie février 2016 ABerthonnet
Le rôle des guides de voyage
Les trois premiers guides de voyages sur l’Algérie datent de 1836, 1846 et 1855. Au tournant du siècle et jusqu’en 1914, les guides touristiques et les brochures édités par l’Administration coloniale et les syndicats d’initiative locaux connaissent un franc succès auprès des voyageurs. Entre 1916 et 1923, les fameux Guides bleus Algérie et Tunisie sont presque entièrement consacrés au voyage en Algérie.
Les infrastructures touristiques participent à l’essor de l’Algérie
Modernisation des ports et des chemins de fer, construction d’équipements hôteliers, de routes et pistes modernes, de garages automobiles et dépôts d’essence, puis d’aérodromes et de pistes d’aviation…. enfin diffusion rapide de l’automobile à partir de 1900 et surtout dans les années 1920.
La destination d’hiver idéale…
Le Comité d’hivernage d’Algérie est créé en 1887 et devient dix ans plus tard un super Syndicat d’initiative national, qui organise des excursions à prix forfaitaires dans toutes les régions pittoresques et vers les principaux sites antiques. Les hôtels sortent de terre. Le tourisme thermal s’organise et se développe en grand. Le patrimoine naturel est mis en valeur avec les premiers parcs nationaux dès 1923 !
À l’assaut du désert…
Dans les années 1920, l’automobile taille la route vers le sud saharien. Un premier service régulier de transport transsaharien est lancé en 1927. Les premiers circuits touristiques pour voyageurs riches et intrépides s’organisent. Ce tourisme d’aventure connaît son apogée avec le premier circuit des oasis (1947) et la première randonnée-camping du Hoggar (1948).
À la fin des années 1930, on estime à près de 100 000 les touristes qui font annuellement le voyage en Algérie, alors qu’au Maroc et en Tunisie, les protectorats voisins, le tourisme en est encore à ses balbutiements…