Page 10 - Vert-Mont - Un domaine au coeur de l

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CHAPITRE 1
1.4 -
Les subdivisions se poursuivent...
Pendant tout le XIX
e
siècle, les divisions par lots se succèdent, donnant lieu à trois lotissements
principaux.
La propriété Hagermann est acquise en 1842 par le duc de Riansares (1808-1873), militaire espagnol,
époux de la reine Marie-Christine de Bourbon (1806-1878), veuve de Ferdinand VII d’Espagne, qui la
revend en avril 1861 à Napoléon III. Le château de Malmaison redevient domaine impérial... jusqu’au
6 septembre 1870, où la propriété est déclarée bien national.
Durant la guerre de 1870, elle est occupée par les troupes prussiennes, puis par un régiment de
pontonniers français qui travaillent à la reconstruction du pont de Chatou, et subit des dommages.
L’État vend le domaine le 6 novembre 1877 à Paul-Émile Gautier, banquier demeurant à Paris, qui
définit le cahier des charges d’une vente en 7 lots dans un acte reçu par Maître Herbette, notaire
à Rueil-Malmaison, le 5 juillet 1878
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. Le lot n°1 avec la grande serre chaude constitue l’actuelle
propriété de la Petite Malmaison.
En 1882, M. Gautier fait faillite : son échec est peut-être dû à des lots trop grands, donc trop chers.
C’est Alphonse-Nicolas Crépinet (1826-1892), architecte demeurant à Paris, qui se porte acquéreur
des lots restant, soit l’essentiel. Ce dernier ne fait pas la même erreur. Il subdivise la propriété en
67 lots, dessinant ainsi l’actuel Parc de la Malmaison et posant les bases d’un Syndicat qui sera établi
de plein droit à son décès
25
.
La vente par lots sera poursuivie par son héritière, Maria-Germanica Maheu, veuve Lachaume, qui
vend notamment le château de Malmaison et ses dépendances à Marthe-Rosine Suchet, comtesse
d’Albufera, en avril 1895. Le frère et la sœur de la comtesse conservent la propriété jusqu’à l’achat en
1896 par le mécène Daniel Iffla, dit Osiris, qui en fera donation à l’État en 1903.
La propriété Maurel connaît une destinée moins mouvementée. Catherine Maurel redivise les parcelles
complémentaires qu’elle a achetées en 1829 pour constituer au moins douze lots qu’elle met en vente
en 1833. Elle fait borner par un géomètre une parcelle de 1 hectare 11 ares 68 centiares qu’elle
vend le 8 avril 1833 à Alphonse-Frédéric Lelièvre, propriétaire à Rueil, déjà cité. Cette parcelle sera
ensuite augmentée d’une portion triangulaire bordée à l’est par Bois-Préau et à l’ouest par la « réserve
de M. Hagermann »
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qui recouvre l’emprise des conduites d’eau alimentant Malmaison, toujours au
bénéfice d’Alphonse-Frédéric Lelièvre.
C’est à l’occasion de cette vente qu’est créé un passage commun est-ouest débouchant sur le chemin
creux, desservant les parcelles attenantes et la réserve Hagermann ; il est dénommé dans des plans
ultérieurs
« chemin des vignerons »
.
n
Une partie de la parcelle 13 de la vente Hagermann a été divisée en 6 lanières nord-sud, déjà
vendues en 1833 à des cultivateurs de Rueil qui les exploitent probablement en vignes. Il s’agit de
Nicolas Besche, Jean-Louis Boussiard (pour deux parcelles), Louis-Antoine Poulain et Pierre-François
Godefroy.
24 Statuts du parc de La Malmaison, introduction historique du livret édité par l’Association syndicale autorisée des propriétaires du Parc de la
Malmaison, 2008.
25 Ibid.
26 Cette réserve de dix mètres de large a une superficie de quinze ares. Elle renferme les conduites d’eau qui amènent les eaux de source jusqu’aux
regards de distribution des eaux, dont on peut supposer qu’ils alimentent Malmaison. AD 92, 3E/RUE-199, septembre 1855, vente Lelièvre.