À
la sortie de la guerre, l’agriculture française est à
reconstruire, de nombreuses exploitations agricoles
ont été détruites, les difficultés d’approvisionnement
sont criantes. Le ministre de l’Agriculture François Tanguy-
Prigent veut faire des coopératives les instruments privilégiés
de sa politique agricole, favorisant la naissance d’une seule
union à cadre national par branche d’activité. L’Union nationale
des coopératives agricoles d’approvisionnement (UNCAA)
est fondée le 25 mai 1945, suivie le 8 août par l’Union
nationale des coopératives agricoles de céréales (UNCAC). Les
hommes qui animent ce groupe, dit “Mac Mahon”, sont de
sensibilités diverses, les plus en vue étant issus de la gauche
“radicale” et laïque.
La loi Ramadier du 30 août 1947 “portant statut de la
coopération” permet à nouveau de créer des unions agricoles
dans les branches d’activité. Les coopératives de sensibilité
plus conservatrice et de tradition chrétienne se regroupent
pour créer l’Union générale des coopératives agricoles
d'approvisionnement (UGCAA) en 1947 et l’Union générale
des coopératives agricoles de céréales (UGCAC) en 1948.
Ces unions sont dénommées “Groupe La Fayette”.
En 1951, l’Union des coopératives agricoles d'aliments
du bétail (UCAAB) est fondée en Champagne avec, parmi
ses actionnaires, les unions rivales précédentes. Ces cinq
unions constituent les racines historiques du groupe InVivo.
Les deux blocs coopératifs Mac Mahon et La Fayette,
du nom de leurs adresses parisiennes, vont contribuer
parallèlement et parfois ensemble à la grande modernisation
de l’agriculture française des années 1950-1960, dans la
dynamique du plan Marshall signé en 1948. Les unions
céréalières investissent dans l’achat et la modernisation
de silos de grande capacité : l’UNCAC à La Grande Paroisse
en 1955 et l’UGCAC à Gennevilliers en 1958. Cette politique
illustre leur confiance dans le développement de la
production et de la capacité exportatrice de la France.
Le temps
des fondateurs
Première partie
(1945-1961)