L’assemblée générale de l’UNCAC décide, en 1962, de décupler la base de souscription du capital social pour donner
à l'Union nationale la surface financière nécessaire à son développement : il faut investir dans les silos et prendre
position sur les marchés à l’exportation. Le succès de cette augmentation de capital auprès des coopératives adhérentes
est la preuve de leur confiance dans les objectifs et l'efficacité de leur Union. Son directeur général Jack Lequertier bâtit,
initiative après initiative, un groupe cohérent, à fort potentiel, capable de prendre part à la construction des “États-Unis
d’Europe” et d'accéder à la compétition économique mondiale.
L’UNCAC affirme son ambition à l’export,
développe le stockage et devient équipementier
EN 1962, L’UNCAC DÉNOMBRE 619 COOPÉRATIVES ADHÉ-
RENTES.
Par ses premières prises de position sur le marché
international, par ses interventions à l'échelon des institutions
européennes et par ses réalisations et celles des coopératives
adhérentes, l’UNCAC veut apporter la preuve concrète que la
France peut devenir le premier producteur et exportateur de
céréales d'Europe occidentale.
Son assemblée générale du 15 février 1962 a pour thème
“La France, grenier de l’Europe” : c’est autant un acte de foi
qu’un projet de développement ! Un film produit par l’UNCAC,
également titré
La France, grenier de l’Europe
, est présenté aux
coopérateurs. Il démontre l’importance qualitative et quantita-
tive de la production céréalière française et souligne les
opportunités de développer les exportations. Le 15 mai suivant,
ce film est présenté officiellement au cinéma Marbeuf à Paris,
en présence d’Edgard Pisani, ministre de l’Agriculture. Il est
ensuite diffusé à l’étranger en langues allemande et anglaise.
Cette audacieuse opération de communication a pour objectif
de frapper les esprits, tant du grand public de l’Europe occi-
dentale que des décideurs politiques, et d’appuyer le lobbying
européen des responsables de l’Union. Il s’agit également
de convaincre le ministre de l’Agriculture que l’équipement
français en moyens de stockage doit être complété à tous
Deuxième partie
Chapitre 5
Le temps de l’expansion (1962-1990)
Aux racines d’InVivo de 1945 à nos jours #
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L’UNCAC change
d’échelle
Stockage, export, recherche,
semences, transport et équipements,
un développement sur tous les fronts
(1962-1974)
niveaux, puisqu’il conditionne l’expansion des exportations de
céréales dans une économie communautaire en construction.
En ce début d’année 1962, les céréales françaises sont exportées
notamment vers la Communauté économique européenne
(CEE), la Pologne, la Scandinavie, la Grande-Bretagne, l’Afrique
noire, l’Afrique du Nord, la Chine.
Deux ans plus tard, en 1964, les invités d'honneur à
l'assemblée générale de l’UNCAC sont Émile Roche (1893-
1990), président du Conseil économique et social de 1954
à 1974, et Robert Marjolin (1911-1986), commissaire européen
et vice-président de la CEE, chargé de l’économie et des
finances de 1958 à 1967. Leur présence à cette assemblée
montre que désormais l'UNCAC vit pleinement à l'heure euro-
péenne et joue à fond la carte de
l’exportation des céréales. Ces an-
nées-là, les récoltes françaises de
blé sont jugées “exceptionnelles” :
68 millions de quintaux pour la cam-
pagne 1961-1962 et près de 100 mil-
lions de quintaux pour la suivante.
En 2012, la récolte de blé en France
est de 356 millions de quintaux !
“
Qu’ils soient catholiques ou libres penseurs, de droite
ou de gauche, tous ces hommes, les Agriculteurs,
ont un commun dénominateur : leur métier.
”
Préambule au
Livre blanc
, “Perspectives d’unification économique
de la coopération agricole”,
Union Agricole
, n° 271, février 1967.
Dans le cadre des conférences organisées lors de ses assemblées générales,
l’UNCAC invite des personnalités politiques et économiques. De gauche à droite (janvier 1964) :
Robert Marjolin, commissaire européen et vice-président de la CEE, chargé de l’économie et des finances,
Émile Roche, président du Conseil économique et social, et Francis Bouchard, président de l’UNCAC.