La fusion est votée à l’unanimité lors de l’assemblée générale extraordinaire de l’UNCAC du 24 janvier 1991, avec effet
rétroactif au 30 septembre 1990. “Il y avait bien une attente”, dit Jean Gonnard, premier président de Sigma. Le premier
nom évoqué avant l’adoption de Sigma (
Σ
est le symbole de la “somme” en grec) est Euria, mais il est vite abandonné car
déjà utilisé par un groupe coopératif laitier. Il n’y a désormais plus qu’une seule union dans le domaine des céréales et
des semences ; cependant l’activité “agrofournitures” de l’UGCAF n’est pas concernée par la fusion et seules rejoignent
l’UNCAA les coopératives de la rue La Fayette qui le souhaitent. Le Groupe fait ses premiers pas au moment même où
l’Union européenne réforme profondément la PAC.
La vocation de Sigma : chercher le plus grand
dénominateur commun
L’AMORCE DE CE RAPPROCHEMENT SE SITUE EN 1966,
suite
à la création de la Confédération française des coopératives agri-
coles (CFCA) et de la Fédération française des coopératives
agricoles de céréales (FFCAC). Un nouveau style de relations,
bien moins conflictuelles, s’instaure entre les deux unions céréa-
lières rivales. En 1988, une nouvelle étape est franchie : grâce
à une audacieuse initiative stratégique, l’UNCAC et l’UGCAF
créent CAF-Grains International, une joint-venture pour
l’exportation de céréales vers les pays tiers (Europe centrale
et orientale, bassin méditerranéen et Moyen-Orient), animée
par le service export de l’UNCAC. Dès la première année
d’activité, les ventes de cette filiale commune portent sur 1,5 mil-
lion de tonnes de céréales. À la même époque, l’UNCAA et
l’UGCAF participent ensemble au projet européen Fertrade, une
société spécialisée dans les engrais.
C’est dans le cadre du comité de liaison mis en place pour
la création de CAF-Grains International que les dirigeants des
deux unions nationales se rencontrent régulièrement. En 1990,
l’UGCAF, en position financière délicate, prend l’initiative de se
rapprocher de l’UNCAC. Michel Marie, président de l’UGCAF et
Dominique Dutartre, président du conseil de direction, déjeunent
avec Bruno Catton. Au détour de la conversation, Michel Marie
teste l’éventualité d’un rapprochement. Bruno Catton répond tout
de suite favorablement, Jean Gonnard approuve, et un comité de
fusion est mis en place en secret. La fusion est sur les bons rails…
Troisième partie
Chapitre 10
Le temps des fusions (1991-2000)
Aux racines d’InVivo de 1945 à nos jours #
150/151
Naissance et
essor de Sigma
Fédérer les forcescoopérativescéréalières
pour aborder lesmarchés internationaux
(1991-2000)
Lors de l’assemblée générale du 24 janvier 1991 de
l’UNCAC, 82% des représentants des coopératives adhérentes
sont présents et, à bulletin secret, votent ce rapprochement à
l'unanimité. Ce vote concrétise la volonté de la base. La plupart
des coopératives adhérentes ont appris à mieux se connaître
depuis la première vague de regroupements des années 1980 ;
certaines sont depuis longtemps adhérentes aux deux unions
rivales.
Toute puissance est faible, à moins que d’être unie.
Jean de la Fontaine.
EN
semble
En 1990, la France est le deuxième
exportateur mondial de céréales…
Un excédent céréalier qui vaut 153 Airbus !
Bruno Catton, dans le
Moniteur du commerce international (MOCI),
20-27 août 1990.
En 1990,
un agriculteur nourrit en moyenne
40 personnes
contre
seulement
4 au début du siècle.
1...,14-15,16-17,18-19,20-21,22-23,24-25,26-27,28-29,30-31,32-33 36-37,38-39,40-41,42-43,44-45,46-47,48-49,50-51,52