La solidité structurelle de l’Union à l’épreuve
des marchés
DÈS LA MI-2008, L’ACCROISSEMENT DU RETOUR ÉCONO-
MIQUE DE L’UNION VERS SES COOPÉRATIVES SOCIÉTAIRES,
voulu par la direction d’InVivo, est très sensible. Dans les fonc-
tions de centrale d’achat et de référencement en agrofouniture
végétale et en distribution grand public, par exemple, les
ristournes versées aux coopératives partenaires se sont accrues
de 11,5 millions d’euros entre 2005 et 2008, soit plus de 52 %. La
progression des ristournes continuera par la suite pour atteindre
72,3 millions d’euros en 2012.
Cette politique est d’autant plus remarquable que l’activité
de l’Union est alors chahutée par une crise touchant la quasi-
totalité des productions agricoles et par le résultat négatif d’Evialis,
fortement affecté par les effets de conversion monétaire à
l’international et les provisions liées à sa participation dans
Nutréa. L’exercice 2009-2010 est empreint de la même morosité
et le chiffre d’affaires baisse de 12,8 % pour s’établir à 4,4 mil-
liards d’euros. Mais l’Union réussit le tour de force de maintenir
son résultat net part du Groupe au même niveau que l’exercice
précédent, soit 27,7 millions d’euros.
La diversité des métiers d’InVivo confirme être une vraie
force pour pallier les difficultés conjoncturelles de l’un ou l’autre
de ses pôles d’activité. D’autant plus que la flambée des marchés
agricoles a provoqué un changement de paradigme : la valeur
s’est déplacée vers la production ; à l’inverse la transformation
est fragilisée. Avec l’embellie de 2010-2011, InVivo réalise
un exercice de référence qui lui donne les coudées franches
pour orchestrer son développement. Dans le même temps, la
direction Nutrition et Santé Animales a très nettement redressé
ses résultats.
Aux racines d’InVivo de 1945 à nos jours #
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à gagner de la valeur ajoutée”. Dès novembre 2011, s’adressant
aux candidats aux élections présidentielles et législatives à venir,
ACOOA donne de la voix avec son Manifeste 2012, intitulé
“La révolution coopérative”. Parmi ses premiers grands chantiers,
la formation des dirigeants coopératifs, les stratégies à l’export,
Quatrième partie
Chapitre 14
-
Portrait d’un groupe coopératif en mouvement
Naissance et essor d’InVivo (2001-2012)
Une nouvelle synthèse pour construire l’avenir
de la coopération agricole
EN PARTICIPANT À LA CRÉATION D'ACOOA,ALLIANCE DES
COOPÉRATIVES AGRICOLES,
InVivo réalise, après bien des
fusions, une nouvelle synthèse originale entre l’économique et le
syndical. L’idée a germé dans l’esprit de quelques-uns et, parmi
les premiers, deMichel Fosseprez. Le président d’InVivo envisage
sa succession, considère les enjeux de la coopération agricole,
les structures existantes, les hommes d’expérience… et se rap-
proche de PhilippeMangin, président de Coop de France depuis
2000. Les deux hommes se connaissent – ils ont travaillé ensemble
à la création de Coop de France – et partagent la même
vision de la coopération. Un groupe de travail se met en place
pour définir notamment les modalités d’un rapprochement
InVivo/Coop de France et d’une gouvernance unifiée. Pour
les promoteurs du projet, il s’agit d’une nouvelle structuration du
paysage coopératif français, qui fait entrer la coopération agricole,
agroalimentaire et agro-industrielle dans une ère nouvelle.
Le 30 juin 2011, Philippe Mangin est élu à la présidence
d’InVivo. Le même jour, une association loi 1901 est créée – elle
sera baptisée ACOOA un peu plus tard – réunissant le savoir-faire
économique de l’Union InVivo et la compétence politique
de Coop de France, confédération de coopératives à vocation
syndicale. Le conseil d’administration d’ACOOA rassemble les
administrateurs des deux entités. À sa tête, Philippe Mangin,
président, et Patrice Gollier, directeur général. Par ailleurs, Coop
de France et InVivo conservent leurs attributions spécifiques et
leurs propres organes de gouvernance.
La nouvelle structure a l’ambition de renforcer la cohésion,
les moyens d’action et la représentation de la coopération agri-
cole française. Pour réussir, elle compte additionner les compé-
tences complémentaires de ses deux fondateurs. Selon Philippe
Mangin, “ACOOA donne à la coopération agricole une capacité
d’expression politique et une crédibilité renforcée aux yeux des
pouvoirs publics, des instances européennes et, plus largement,
des parties prenantes. Nous voulons mobiliser les forces coopé-
ratives autour d’un nouveau modèle, créateur de valeurs écono-
miques et sociales pour le futur de l’agriculture, de ses hommes
et de ses territoires. La coopération doit grandir dans sa capacité
le lobbying extranational, la communication. Symbole fort de leur
rapprochement, InVivo et Coop de France se sont réunis les
19 et 20 décembre 2012 au Palais des Congrès de Paris
pour leurs assemblées générales respectives et le 1
er
congrès
d’ACOOA.
Fils d’agriculteurs, Philippe Mangin est né le 2 mars 1957
dans la Meuse. Il choisit l’agriculture à son tour sur la ferme
familiale de 250 hectares à Riaville (Meuse) – en association
avec son frère en GAEC –, après des études à la faculté des
sciences de Nancy. Il s’engage très jeune dans le syndica-
lisme agricole, tout d’abord au niveau cantonal, jusqu’à être
élu président du Centre national des jeunes agriculteurs
(CNJA) en 1990. En 1992, il est appelé à la présidence du
groupe coopératif polyvalent régional EMC2 dont il est
adhérent et s’investit alors totalement dans la promotion du
modèle économique et social coopératif pour l’agriculture.
Deux ans plus tard,il est ainsi nommé secrétaire général de
la CFCA (Confédération française de la coopération agri-
cole), qu’il préside à partir de 2000. En rassemblant les
expertises pluridisciplinaires et de nombreuses filières du
mouvement coopératif, il sera le principal fondateur de sa
transformation en Coop de France en 2003.
Très impliqué dans sa région – parmi ses
mandats, citons la présidence de la chambre
départementale d’agriculture de la Meuse
(de 1995 à 2003) –, il est un ardent promoteur
de l’agriculture et de la cause coopérative
qu’il représente au Conseil économique et
social (1988-1993 et 1998-2004),à laCNMCCA
(président puis vice-président depuis 2009),
ainsi qu’au conseil d’administration de l’INRA
de 2002 à 2010.
Depuis juin 2011,il est à la fois président deCoop de France,
d’InVivo et de la nouvelle association ACOOA, Alliance
des coopératives agricoles, “plateforme” consolidée de
compétences qui rassemble l’actionpolitiqueet le savoir-faire
économique des deux entités. Philippe Mangin est chevalier
de la Légion d’honneur, chevalier de l'ordre national du
Mérite et officier du Mérite agricole.
Philippe Mangin : un engagement professionnel
intense pour la coopération agricole
ACOOA, Coop de France, InVivo : une gouvernance unifiée.
De gauche à droite : Jérôme Calleau, président délégué d’InVivo ; Patrice Gollier, directeur général d’InVivo, de Coop de France et d’ACOOA ; Philippe Mangin, président de Coop de France, d’InVivo et d’ACOOA ;
Yves Le Morvan, directeur général délégué de Coop de France.
p://www.invivo-group.com/
nexes/auxracines/17-marqueinvivo2012.pdf
Plateforme de
marque 2012
et valeurs du
groupe InVivo.
La signature qui définissait InVivo à sa création, “Au cœur de nos métiers, le vivant”,
change en 2012 pour mettre en avant la capacité de recherche et de service
d’un grand groupe coopératif : “Développeur de solutions pour l’agriculture”.